Le Daõ a longtemps été une région viticole de premier plan au Portugal. Comme tout le secteur, la Quinta da Taboadella est malheureusement tombée dans une sorte de léthargie à la Belle au bois dormant. Il a fallu attendre 1999 pour voir Luisa Amorim la tirer de ce long sommeil, comme dans le célèbre conte. L’héritière de l’entreprise de bouchons en liège Amorim, fondée en 1870 et aujourd’hui leader mondial du marché, ne voulait plus se contenter de fournir les bouchons pour les bouteilles de vin. La Quinta da Taboadella est devenue sa nouvelle passion au début du millénaire après ses premiers succès dans la vallée du Douro. La cave a été entièrement reconstruite avec des matériaux locaux en collaboration avec l’architecte Carlos Castanheira et l’éminent viticulteur Jorge Alves. Le système par gravitation alors mis en place a permis de vinifier très délicatement, dans des cuves en béton et en acier de dernière génération, ce qui sommeillait depuis tant d’années dans ces vignobles extraordinaires. Les terroirs complexes, composés de sols de quartz et de granit pour partie érodés et pour partie grossiers, ont été replantés dans les années 1980 avec des cépages indigènes comme le jaen, le touriga nacional, l’alfrocheiro, le tinta pinheira et le tinta roriz. Ils ont ensuite été rejoints par d’autres cépages comme le cerceal-branco et le borrado das moscas. Le microclimat des pentes douces protégées par des crêtes boisées assure une maturation lente et longue des raisins. Le résultat est remarquable: un vin d’une grande typicité, élégant, complexe et d’une fraîcheur vivifiante.