En 1995, Sylvie et son mari Jean-Denis Vacheron, issu d’une famille de vignerons à Sancerre, reprennent la succession de Claude Pouizin. Avec une énergie remarquable, ils développent les cuvées et contribuent rapidement à hisser le domaine parmi les plus grands noms de l’appellation. En quelques années seulement, Le Clos du Caillou rivalise avec les meilleurs producteurs de Châteauneuf-du-Pape.

Après la disparition tragique de Jean-Denis en 2002, Sylvie poursuit le travail avec l’aide précieuse de Bruno Gaspard, en s’attachant sans cesse à renouveler la quête de qualité. Les sols sont travaillés par des labours réguliers, sans herbicides ni produits de synthèse, et selon des méthodes respectueuses, avec une utilisation réduite de soufre et de cuivre. Depuis 2007, certaines parcelles sont cultivées en biodynamie, avec des préparations naturelles comme la bouse de corne et la silice, dynamisées et appliquées en suivant les rythmes de la nature et du cosmos.

Sur le plan stylistique, les vins du Clos du Caillou séduisent par leur structure veloutée, crémeuse et parfumée, où la richesse et la puissance de la concentration fruitée s’équilibrent avec une minéralité fine et des tanins soyeux. Rarement les vins de la Vallée du Rhône expriment avec autant d’élégance et de précision leur terroir.

Un épisode historique marque l’identité du domaine : en 1936, lors du tracé officiel de l’appellation Châteauneuf-du-Pape, les experts chargés de délimiter l’AOC se présentèrent aux portes du Clos pour inspecter les vignes. Mais le garde-chasse, peu enclin à la discussion, les reçut fusil à la main. Les experts, irrités, repartirent sans visiter le vignoble, et décidèrent de ne pas inclure le Clos dans la nouvelle appellation. Depuis, ces terroirs prestigieux produisent des Côtes-du-Rhône d’exception.